
Sun, 30 Mar 2014 14:57:54 de Michel L
Réponse à Thérèse ou plutôt essai de réponse ou en guise de réponse…On a envie d’applaudir des deux mains après avoir lu de tels propos dithyrambiques à l’endroit de la lecture…
Et bien entendu, Madame la marquise, on applaudit !
Cependant, comme disait A.Frossard, où vont les eaux bleues de la littérature et vers quelle rive bien terrestre mènent-elles, celui et celle qui ont envie de lire ?
Moi, le paradis avec des livres, comme disait autrement Gaston Bachelard, je veux bien, mais encore faudrait-il essayer de l’édifier ici-bas si tant est qu’une tour remplie de livres puisse contribuer à la libération de l’être et rendre les gens un peu plus heureux dans leur quotidien.
Je pense que la lecture apporte vraiment quelque chose de nouveau que dans la mesure où l’on se cache pour lire…afin de mieux agir dans ces zones de la pensée vers lesquelles, il est sans doute très raisonnable de regarder.
Rien ne va plus et ça brûle au château et bien paumée, la gent marécageuse qui croit à l’homme providentiel, et coasse à qui mieux mieux sans faire le moindre effort pour développer son esprit critique et arrêter de s’imaginer que tout leur tombera du ciel, sans se donner un peu… s’investir.
Or s’investir, ce n’est pas parader avec des citations et des grands mots mais s’aventurer là où à coups de livres, on peut s’élever au dessus de la mare et sur l’étang mystérieux s’exercer à quelque ballet qui donne à nos ébats une allure de « délivrance ». Et ce n’est pas par hasard, si l’on trouve en tel parage des gens qui ont en eux cette lumière naturelle que ne possèdent les pharisiens qui se croient supérieurs aux autres, en raison de leur culture acquise sur des bancs d’école, et reconnue comme étant la seule valable par la majorité d’un peuple soumis à la facilité et au droit plus qu’au devoir. Bien sûr, il ne s’agit ni peu ni prou d’opposer les gens entre eux, les diplômés et les non diplômés, comme d’autres se plaisent à opposer les personnes selon leur fortune, cela n’a pas de sens et dénote la plupart du temps un esprit d’envie, de jalousie et de revanche… Bien au contraire, c’est ensemble, chacun dans sa différence culturelle et biologique de faire de telle sorte pour faire avancer la reliance dans l’émancipation par les livres.
Cet été, je vais essayer d’apporter ma toute petite pierre en ce sens avec celles et ceux qui ont envie de lire et d’écrire… On verra bien !
Kitsch ! nous dit Thérèse. Mot odieux, sans doute comme pouvant être une objection que son tempérament de poète saura ruiner à l’avance par le moyen de l’apologue de l’albatros.
Même les purs rationalistes planent. Eux aussi vivent d’horizons. Et l’expérience d’Alain Aspect, messieurs dames, est aussi une quête…
Pour conclure, si l’on peut dire le verbe, je pense à L.Wittgenstein :
« Une question dénote une méthode de la quête (…) On ne peut chercher que dans un espace. Car c’est seulement dans l’espace que l’on a une relation au »Là" où l’on n’est pas. Il faut, de l’endroit où l’on est, trouver ce là-bas où réside la décision."
Et si par hasard, la nature nous écoutait on pourrait en paraphrasant Thérèse d’Avila, l’auteur du « Château de l’âme », penser qu’il serait bon de nous taire… non ?
A lire vos réponses très judicieuses… en musique !Michel L…
31 Mar 2014 07:06:40 de JC
Réponse à Thérèse et Michel L… ou plutôt essai de réponse ou en guise de réponse…L’envie de lire, dans notre monde numérique, doit probablement s’élargir à bien d’autres supports et contenus que le livre :
- Paysages urbains ou ruraux, interstitiels ou non,
- Formules mathématiques,
- Phrases et partitions musicales,
- Formes architecturales,
- Peintures et autres représentations,
- Visages, regards et attitudes des Autres ou de l’Autrement…
Certes l’Envie reste du domaine de chacun, fruit d’un contexte, d’un déclic… mais aussi de Moments de Vécus partagés autour de l’acte « Lecture ».L’internet bouscule aussi la pratique, les modalités, les cheminements de lecture en invitant à lire davantage par fragments et non en continu ; contribuant ainsi à fabriquer de nouvelles inégalités dans les capacités de chacune et de chacun, de nouveaux repères dans ce qui peut faire l’Attention, l’Intérêt ou non.
Reste la question de la Langue, de ce qu’elle nous donne, de ce que l’on y apprend ou y puise. Et à nouveau via l’internet et ses nouvelles interfaces interactives, la question de l’Ecriture…
Se cacher pour lire, s’investir pour faire partager l’envie de lire… de l’endroit où l’on est… mais aussi en en faisant le tour pour conforter les diversités des regards et des pratiques ; en rejoignant peut-être pour certains cette économie naissante informelle, alternative à l’exclusion économique et sociale ?.
Ven 25/04/14 22:42 par Lisbelle
Lire c’est aussi, plus particulièrement pour ce qui relève de la poésie, du domaine du conte…
- se donner le droit de rêver et pouvoir, le temps de la lecture, quitter des chemins de vie tracer pour/par d’autres,
- se construire une bulle à soi dans laquelle on peut empêcher qui que ce soit de pénétrer,
- faire chanter et danser les mots et les laisser nous emporter dans un tourbillon. C’est poser sur les mots la mélodie de son choix,
- sentir ses pieds se défaire des amarres qui les tiennent au sol et croire, l’espace d’un instant, que l’on puisse voler.
C’est aussi, plus particulièrement pour les ouvrages de connaissance (je suis parfaitement consciente des limites indéniables de ce cloisonnement binaire) :
- tenter de comprendre ce qui nous dépasse et espérer y puiser quelques solutions,
- s’imprégner de réflexions auxquelles des auteurs ont consacré leur vie et, à partir de cette synthèse, plutôt que de refaire le même chemin, tenter, chacun à son niveau et avec ses possibilités, de pousser un peu plus loin.
De manière plus générale :
- être libre du choix du livre : auteur, genre…
- être libre de la façon dont on l’aborde (lecture suivie, au hasard des pages, en diagonale),
- pouvoir y revenir à l’envi,
- libre aussi d’en partager le contenu ou de ne pas en parler.
Pensez à nous faire partager vos commentaires sur le présent propos….